Partenariat:
Entre les cours multimedia (jeunes, adultes) et Robert Joubin, autour de la mise en scène de « on ne badine pas avec l'amour » de Alfred de Musset
avec son groupe de Théâtre, MPT de Kerfeunteun.
Représentations :
- Ven 14 Mai 2010 MPT de Kerfeunteun
- Dim 27 Juin 2010 Théâtre Max Jacob
Note de mise en scène
On dit de Musset que c’est un Romantique. Soit. Cette pièce est comme un bonbon acidulé qui contiendrait un poison fatal en son coeur. Il s’agit bien de coeur, d’amour comme le souligne d’un ton badin le titre. Ils sont jeunes, ils ont la vie devant eux. Que signifie alors ces nuages à l’horizon? Comment vivre dans l’insouciance quand les grandes tempêtes de la vie sont pressenties dans ces coeurs qui courent vers l’amour ?
Robert Joubin.
Quelques thèmes de travail:
- (Passer la souris sur les paragraphes pour les agrandir)
- Le billet doux, la lettre d'amour.(l'écrit)
- La forêt, le mystère de la forêt, une fontaine au cœur d'une forêt sombre d'où se dégage une inquiétante et attirante intimité avec ses monstres. Peut être inspiration du coté de Kirikou de Michel (Ocelot?).(ombres chinoises)
- Le sang qui bat dans les veines, le rouge.(une femme meurt)
- Travail sur les lettres des prénoms des deux amoureux: Camille et Perdican
////////////////////////Le thème, l'histoire racontée par une voix de synthèse, peut être brièvement imagée, comme un résumé de l'histoire comprise par un ordinateur. Comment un ordinateur pourrait raconter cette histoire à un autre ordinateur?
L'histoire:
Acte I : Perdican, fils du baron et jeune bachelier revient chez son père en compagnie de son précepteur, maître Blazius. Sa cousine Camille, accompagnée, elle de dame Pluche, sa gouvernante, rentre également au château. Le baron rêve d'unir Camille et Perdican et il confie ce dessein à maître Blazius et à Bridaine, le curé du village. Mais les retrouvailles entre le cousin et la cousine sont glaciales . Camille reste insensible lorsque son cousin évoque leurs souvenirs d'enfance. Aux propos nostalgiques de Perdican, Camille oppose des répliques sèches et laconiques. Durant la soirée, contrarié, Perdican emmène souper au château la jeune paysanne Rosette, sœur de lait de Camille. Le baron est consterné d'apprendre que son fils fait la cour à une simple paysanne.
/////////////// lire par une voix de synthèse --- faire défiler le texte ------- froideur électro (musique) ---
Acte II: Camille annonce à Perdican qu'elle doit et veut partir " irrévocablement". Elle demande à dame Pluche de faire parvenir à son cousin un billet pour le convier à un rendez-vous. Perdican continue de rendre Camille jalouse avec Rosette. Il se rend cependant à l'invitation de sa cousine. Camille lui révèle qu'on lui a appris dans son couvent à craindre l’amour et que les religieuses l'ont mise en garde des dangers de la passion. Une amie de couvent l'a également éclairée sur l'égoïsme des hommes. Perdican met en cause l'éducation religieuse et célèbre la passion qui transfigure les êtres. Il plaide en vain la cause de l'amour : c’est une chose sainte et sublime même si l’on est trompé et blessé. Camille lui annonce sa décision : elle renonce au monde et va rentrer au couvent.
Acte III : Perdican parvient à se saisir d'une lettre que Camille adresse à son amie religieuse. La jeune fille se flatte de "l'avoir réduit au désespoir". En proie à une rage froide, Perdican va s'efforcer de rendre Camille jalouse. Il va " faire la cour à Rosette devant Camille elle-même" . Il se fiance à Rosette. La jeune paysanne est fascinée par le fils du baron et croit en son bonheur. Mais Camille ne désarme pas. Elle fait venir son cousin après avoir caché la petite paysanne derrière un rideau. Après s'être échangé des reproches, les deux jeunes gens se laissent aller à leur passion et tombent dans les bras l'un de l'autre. Rosette qui a assisté à la scène meurt d'émotion. La conscience de leur faute les sépare à jamais. Camille quitte Perdican.
Quelques répliques qui peuvent éclairer l'ambiance ou servir de point de départ à un travail :
-
— « Ton amour m'eût donné la vie, mais ton amitié m'en consolera.
— Je suis obligé de partir.
— Pourquoi?
— C'est mon secret.
— En aimes-tu un autre que moi?
— Non, mais je veux partir.
— Irrévocablement?
— Oui, irrévocablement.
-
Eh bien! Adieu. J'aurais voulu m'asseoir avec toi sous les marronniers du petit bois et causer de bonne amitié une heure ou deux. Mais si cela te déplait, n'en parlons plus. »
- « Ne parlons pas de cela, voulez-vous? Parlons du temps qu'il fait, de ces fleurs que voilà, de vos chevaux et de mes bonnets.....
…...Vous respectez mon sourire, mais vous ne respectez guère mes lèvres, à ce qu'il me semble. Regardez donc; Voilà une goutte de pluie qui me tombe sur la main, et cependant le ciel est pur.
- Pardonne moi.
- Que vous ai-je fait, pour que vous pleuriez? »
- « Est ce possible? Est-ce toi, Camille, que je vois dans cette fontaine, assise sur les marguerites, comme aux jours d'autrefois?
— Oui, Perdican, c'est moi. Je viens revivre un quart d'heure de la vie passée. Je vous ai paru brusque et hautaine; cela est tout simple, j'ai renoncé au monde. Cependant, avant de le quitter, je serais bien aise d'avoir votre avis. Trouvez-vous que j'aie raison de me faire religieuse? »
- « Connaissez-vous un homme qui n'ait aimé qu'une femme?
— Il y en a certainement.
— Est-ce un de vos amis? Dites moi son nom.
— Je n'ai pas de nom à vous dire; mais je crois qu'il y a des hommes capables de n'aimer qu'une fois.
- — Combien de fois un honnête homme peut-il aimer? »
- « Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir; je veux aimer d'un amour éternel, et faire des serments qui ne se violent pas... »
- « Tu es une orgueilleuse; prends garde à toi.
— Pourquoi?
— Tu as dix huit ans, et tu ne crois pas à l'amour! »
- « Adieu, Camille,retourne à ton couvent, et lorsqu'on fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnés , Réponds ce que je vais te dire: tous les hommes sont menteurs, inconstants,faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides,artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces être si imparfaits et affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit: j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »
- « Il se passe assurément quelque chose d'étrange au château; Camille a refusé d'épouser Perdican; elle doit retourner aujourd'hui au couvent dont elle est venue. Mais je crois que le seigneur son cousin s'est consolé avec Rosette. Hélas! La pauvre fille ne sait pas quel danger elle court, en écoutant les discours d'un jeune et galant seigneur. »
- « Monseigneur, je viens vous demander une grâce. Tous les gens du village à qui j'ai parlé ce matin m'ont dit que vous aimiez votre cousine, et que vous ne m'avez fait la cour que pour vous divertir tous deux; on se moque de moi quand je passe, et je ne pourrai plus trouver de mari dans le pays, après avoir servi de risée à tout le monde. Permettez-moi de vous rendre le collier que vous m'avez donné, et de vivre en paix chez ma mère. »
- « Insensés que nous sommes! Nous nous aimons. Quel songe avons-nous fait, Camille? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passé comme un vent funeste entre nous deux? Lequel de nous a voulu tromper l'autre?...
- Oui, nous nous aimons, Perdican; laisse-moi le sentir sur ton cœur. Ce dieu qui nous regarde ne s'en offensera pas; il veut bien que je t'aime; il y a quinze ans qu'il le sait. »
- « La pauvre enfant nous a sans doute épiés; elle s'est encore évanouie; viens, portons-lui secours; Hélas! Tout cela est cruel.
— Non, en vérité, je n'entrerai pas; je sens un froid mortel qui me paralyse. Vas-y, Camille, et tâche de la ramener.
— Elle est morte. Adieu perdican. »