Scène et images

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Le projet "Scène et images" est un atelier de partage des expériences et d'enrichissement mutuel entre Théâtre et Arts numériques, collaboration entre les cours de Théâtre et d'Arts numériques, décentralisés de EESAB-quimper (Ecole des beaux-arts), de la MPT de Kerfeunteun.

Cette collaboration a été initiée en 2009-2010 dans la mise en scène de "On ne badine pas avec l'amour " de Alfred de Musset, la pièce étant présentée au public en Juin et Juillet (MPT, Théâtre Max Jacob).

"Scène et images" est reconduit en 2010-2011 dans la mise en scène de l'"Illusion comique" de Pierre Corneille, à nouveau présentée en Juin à deux reprises au public (MPT).

Cette collaboration propose aux élèves des défis, des expériences, des confrontations, des rythmes, des contraintes, des convergences, des débouchés ; elle est aussi une mise à l'épreuve des enseignements dispensés et des capacités acquises. Au-delà, elle porte une exigence pleinement culturelle d'expérimentation et de création, mais aussi de qualité et de résultat.

L'espace de la vie quotidienne, scolaire, professionnelle ou privée, est traversé par les images ; les technologies audiovisuelles et numériques modifient nos représentations, mais aussi nos perception et nos conceptions (cf discours de Michel Serres, "d'abord savoir à qui on enseigne") Cet atelier est un point de rencontre entre les compétences des enseignants et les mises en oeuvre, pratiques et aspirations des plus jeunes.

Comment, où, classer culturellement les série TV, les clips, les publicités, formes courtes et apparemment "mineures", par rapport à l'Histoire du Théâtre ou à l'Histoire de l'Art ? Vis à vis de générations d'élèves nourris quotidiennement de ce type de produit depuis leur plus tendre enfance, la question est aussi celle de l'intégration des formes nouvelles ou industrielles à des ensembles culturels, et des modalités pour le faire. C'est encore un atelier pour expérimenter ces formes familières au consommateur, et les ressaisir dans une exigence culturelle ouverte, comme la relecture et la mise en scènes des classiques portées par R.Joubin.

Ainsi, aujourd'hui, moins que jamais la forme n'est suffisante pour identifier ou classer des productions culturelles, puisque l'entertainment, l'industrie des loisirs ou de la communication a souvent une longueur d'avance en terme de productivité et de saturation (le "push"). Ces formes familières seront investies, questionnées et intégrées dans un contexte de création.

Le théâtre peut se confronter à la télé et aux images, l'art numérique trouver de surprenants terrains de jeux et visiter les formes plus anciennes, (XIXe, XVIIe…) les deux domaines, dans leur croisement expérimental, assumer cette responsabilité artistique d'actualisation des formes, de confrontation au réel, dans une recherche de pertinence esthétique et de sens.

Si le produit d'une activité d'arts plastiques est finalement un donné-à-voir (ou proposition visuelle dans une exposition) s'il faut sortir de l'atelier au terme du processus d'apprentissage, dans le cas des images numériques, la traduction serait de tenter sortir de l'ordinateur comme support autosuffisant et omniprésent, pour risquer un sens relativement à un contexte, et à une culture publique.

L'atelier engage une réflexion sur l'image aujourd'hui, ce qu'elle était, ce qu'elle devient, comment elle influence ou conditionne les pratiques théâtrale et visuelle, avec une intention de s'exposer à ces processus, de les mettre en pratique pour mieux en analyser les formes et les enjeux. et l'occasion d'expérimenter et produire depuis cette réflexion.